Terminal Sound System - Dust songs
Publié le 2 Juin 2015
Terminal Sound System, nom du projet de l'australien Skye Klein initié à la fin des années 90, a sorti son nouvel album, Dust Songs, en décembre 2014 sur le label allemand Denovali. Je ne connais pas les albums antérieurs, au nombre d'une dizaine.
Je passe sur le premier titre, petite mise en oreille. Les choses sérieuses commencent avec "By the meadow", boucles de guitare et chant hanté, voix brumeuse réverbérée avec écho, drones sombres. On est happé dans un monde entre post-rock et folk noir. Chaque titre est profondément faillé en deux ou trois fragments par des silences, ce qui permet reprises et décrochages. Les mélodies sont hypnotiques, envahies de vagues bruitistes, de poussées inquiétantes. Après un silence, "By the meadow" prend des allures de voyage intersidéral, nous voici dans une musique ambiante d'outre-monde, avec des tournoiemens profonds. Si on écoute cette musique fort, ce que le musicien recommande, on éprouve la puissance de cet univers. "Silver minds" nous invite à fermer nos yeux d'une voix doucement insinuante, manière de nous laisser emporter par le chant des machines. La guitare gratte, l'électronique vient saturer l'espace sonore, puis la lumière flamboie, lacère le noir de traînées électriques, des percussions sourdes pulsent. Silence, à nouveau. La voix revient, hallucinée, comme chavirée, pour nous intimer d'ouvrir les yeux tandis que les machines se taisent peu à peu. "Keepers" débute avec la guitare trébuchante, la voix étrange et hypnotique, les grondements à l'arrière-plan, chanson ouverte sur un espace grandiose, des enroulements de particules, des comètes enrouées. Mélodies de poussière, chants rouillés tout aussi bien, une matière travaillée par le néant, ces béances qui l'ouvrent sur des surgissements d'une énergie dévastatrice. "My Father, My Mother" est un hymne poignant, au-delà du cri : fragments de mélodie superbes qui dérapent dans un univers animé de battements profonds, la voix épuisée, lointaine, planant au-dessus des décombres pulsants. Silence, et ce qui revient n'est-ce pas les débris d'un monde perdu, vite recouverts par le chant trouble, primal, le battement lancinant de tambours démultipliés. Silence encore, contraste entre la guitare d'une luminosité intermittente et les agitations électroniques menaçantes ; puis fin écorchée vive...
"keepers" en écoute avant de continuer...
- "My Father, My Mother" en écoute :
(Liens mis à jour + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 8 août 2021)