Michel Banabila - Jump Cuts

Publié le 28 Août 2017

Michel Banabila - Jump Cuts

   Le compositeur néerlandais Michel Banabila ne cesse de nous surprendre, à la fois par la fréquence de ses parutions et par la diversité des champs musicaux qu'il nous propose. Cette fois, pour ce quatre titres paru en 2015 (je suis en retard, mais peu importe, non ?), il s'est amusé à échantillonner des voix, des sons de terrains, des sons pris sur Youtube, et à combiner, monter tout cela. Le résultat, c'est Jump Cuts, avec les contributions de Joost Kroon à la batterie et aux percussions sur le titre trois et la voix de Maryana Golovchenko sur le quatrième. Je vous livre quasi brut mes notes d'écoute.

"Take me there" : début dans l'imperceptible, sons aigus tenus, micro collage de voix, instrumentation traditionnelle et rythmique, sorte de gamelan déhanché qui loucherait vers le dub, danse en apesanteur, du Jocelyn Pook éthéré. Excellent !

"Tortoise" : début de fine ambiante, bien cosmo-planante, claviers stratosphériques, puis lourdes percussions graves, voix déformées glissantes. Musique pour une transe urbaine nocturne, avec une curieuse sorte de trompette bouchée à la Jon Hassell et toujours ce côté Jocelyn Pook, dans une lenteur moite, hallucinée.

"Jump cuts" : veine électro-bruitiste pour film d'angoisse, portes grinçantes ouvertes sur un ailleurs qui fait irruption sous forme d'un rythme métallique bondissant à la Brian Eno dans Drums between the bells. Atmosphère de forêt équatoriale saturée d'une vie folle, déchirures de voix et de guitares fondues. Lyrisme épique épisodique avec une longue coda d'orgue tremblant.

"Field Trip" : danse lourde, cris d'animaux, à nouveau cette impression de réentendre Jon Hassell, accompagné d'un vrai chant cette fois, clavier tranquille, à la fois presque jazzy et moqueusement ambiant, bollywoodien, car nous sommes quelque part en Afrique ou en Inde, on ne sait plus.

   On l'aura compris, une musique monde, colorée, qui a vraiment beaucoup de charme !

----------------------

Paru en juin 2015 chez Tapu Records / 4 plages / 27' minutes environ.

Pour aller plus loin :

- Mon article consacré à Music for viola and electronics, Michel en duo avec l'altiste Oene Van Geel. Pour le volume II de cette belle collaboration, c'est ici.

- le disque en écoute et en vente sur la page bandcamp :

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :