Aseret - Consciousness of Undefined

Publié le 14 Janvier 2021

Aseret - Consciousness of Undefined

Aseret est le pseudonyme que s'est choisi Andrea Loriga, musicien originaire de Sardaigne qui travaille surtout à Berlin. Très orienté vers les performances en public et les installations sonores, Aseret présente sur Consciousness of Undefined trois compositions électroniques ambiantes au pulse puissant sans battement rythmique. La première, éponyme, nous embarque pour presque vingt-cinq minutes dans une odyssée cosmique flamboyante, animée d'ondes tournoyantes, parcourue de nuages de poussières électroniques. Sur un fond de drones découpé par une ligne de basse surgit une profusion sonore énorme, comme des galaxies surgissant à l'aura merveilleuse. Les synthétiseurs battent la pâte, se lèvent encore et sans cesse d'autres vagues sombres. C'est un peu comme la rencontre entre Tim Hecker - auquel j'ai toujours reproché en secret de ne pas développer assez ses idées - et Tangerine Dream ou encore Harold Budd : la somptuosité majestueuse d'une respiration grandiose, celle de l'Univers ! Après cette longue dérive en immersion, "Embrace the clouds", plus court de moitié (mais plus de douze minutes), commence par une hypnotique danse de micro piqûres sèches, bientôt enveloppée de lourdes volutes graves dans un crescendo griffé de marbrures à peine plus claires. On croit entendre des sirènes de navire se croisant dans un climat de saturation de plus en plus épaisse, trouble. Il s'agit d'embrasser les nuages, n'est-ce pas, aussi tombons-nous en pleine poix, cernés de trous noirs. La matière sonore semble s'embraser dans un tohu-bohu qui retombe peu à peu concurrencé par des voix de haut-parleur. On retrouve des voix, plus lointaines, de conversation, au début de "Conessioni Temporali", plus aéré, plus énigmatique, posant de manière insistante une question alors que l'arrière-plan, puis tout l'espace sonore, sont traversés de vents de particules, de fusées lumineuses. Très vite, la densité redevient maximale, la vitesse augmente, de grands drapés pulsants de synthétiseurs sont soulevés par des drones telluriques, tout se vaporise en suspension dans un chant inaudible au bord de l'indéfini. C'est un hymne à la vie, chaleureux, fulgurant, fou. Il vous laisse pantelant au bord de l'extase qui s'en va, la vilaine, sans vous emporter à jamais, ce sera pour la prochaine fois..

Paraît le 15 janvier chez Midira Records / 3 plages / 52 minutes environ

Pour aller plus loin :

- album en écoute et en vente sur bandcamp :

Aseret en concert à Weimar :

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