The Leaf Library + Teruyuki Kurihara - Melody tomb

Publié le 13 Mai 2022

The Leaf Library + Teruyuki Kurihara - Melody tomb

   Premier fruit de l'association entre le groupe du nord de Londres The Leaf Library, connu pour ses musiques expérimentales oniriques avec couches de guitare, électronique et drones, et le compositeur et producteur japonais Teruyuki Kurihara, artiste de la scène électronique qui a joué un peu partout, collaboré avec plusieurs groupes avant de créer son propre groupe Cherry en 2007, Melody Tomb présente huit titres d'une musique électronique sombre entre techno et drone, aux lignes minimales.

   Le premier titre, "Distal", suit une trajectoire implacable sur un battement rapide de percussion sourde et de coulures métalliques, puis semble exploser en déchirements bruitistes. Début splendide ! "Kite Beach", plus ambiant, est tout en coupures, synthétiseurs glissants et chaleureux, de quoi attendre "Constant Waves", frémissements et orgue en mur grandiose. Très vite, ce troisième titre dérape dans l'étrange, comme si nous étions à l'intérieur d'une machine organique, et c'est dans ces moments que l'album est le meilleur. Si onirisme il y a, c'est celui d'un ailleurs plutôt hanté, mystérieux ! L'atmosphère s'épaissit avec "Various Futures" variations statiques de drones parcourus de coulures soudains perturbées par un pilonnage massif, des cliquetis et des bruits métalliques. Sans doute l'un des morceaux qui justifie le mieux le titre de l'album, Melody Tomb, avec les gargouillis d'une putréfaction machinique ! Tout à fait excellent !

   "Paper Area" est encore meilleur, déchiré, industriel, envahi de résonances étranges, métronimiques. Le disque vire techno, une techno noire, du Autechre allumé, zébré d'éclats bondissants. "Artefact" confirme le virage, et c'est une nouvelle grande claque, déhanchement minimal et répétitif de frappes enveloppées d'un halo sourd, grouillant. On est presque surpris de la douceur de "Boundary", synthétiseurs mélodieux et colorés. Mais les drones sont là, et ils minent la ligne de lumière, la techno revient, le son s'enfle, les frappes se font plus sèches, on est au bord d'un affreux trou noir...L'ironie glacée de "Vertical Margins" sert de postface à ce disque formidable.

   Il y a là une énergie monstrueuse, bouillonnante, qui nous propulse dans cet univers post tout.

Une deuxième collaboration serait dans les tuyaux.

 

Paru fin mars 2022 chez Mille Plateaux / 8 plages / 36 minutes environ

Pour aller plus loin :

- album en écoute et en vente sur bandcamp :

Rédigé par Dionys

Publié dans #Musiques Électroniques etc..., #Techno et alentours

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