Erik Klinga - Elusive Shimmer
Publié le 10 Avril 2025
Premier volet d'une trilogie publiée par le label de Stockholm Thanatosis, Elusive Shimmer est aussi le premier album du compositeur suédois Erik Klinga. Actif dans différents groupes en tant que batteur, il est diplômé en composition électroacoustique et se passionne pour le Buchla 200, le Roland Juno 60 et d'autres synthétiseurs analogiques qui sont au cœur de ce premier album avec un orgue et quelques enregistrements de terrain. Pas de percussion, sauf dans le dernier titre où intervient une grosse caisse...
Les premières mesures m'ont fait penser à Pantha Du Prince ! Le synthétiseur cristallin sonnant comme des clochettes... L'une des traductions françaises du titre de l'album me semble bien rendre compte de l'effet musical recherché. C'est une musique gorgée de lumières, de scintillements, aérienne, légère. Le second titre "Iridescence" confirme cette orientation. Les synthétiseurs font naître des paysages contrastés en perpétuelle métamorphose, impulsent sans le secours d'aucune percussion une rythmique allègre. Les fondus sont parcourus de réfractions multiples, tout glisse dans une euphorie doucement extatique.
"Luminous Rays" baigne littéralement dans des rayonnements diaphanes contrastant avec de moelleux bourdons. Erik Klinga joue du Buchla et des autres synthétiseurs en poète attentif à la beauté des arrangements sonores. Les synthétiseurs deviennent des oiseaux au vol harmonieux traversant des nuages éthérés. Les textures aigües en premier ou arrière-plan ont une tendance au carillonnement, à l'étincellement furtif, tant cette musique se tient au bord d'une lumière supérieure, dont elle est informée au point d'en garder un émouvant frémissement, à la fin du très beau "Parallax" par exemple (titre 5), de lui emprunter un courant alternatif, une impulsion sur le magnifique "Rarefaction" où tout se dissout dans le radieux de l'orgue enveloppant.
La dimension mystique de cette musique éclate dans "Ascension" (titre 7), au début paré d'une lueur archangélique. Les sons synthétiques tenus et glissants s'apparentent à des mantras soutenus par des bourdons parcourus de voix supra-humaines, de miroitements. On monte des marches resplendissantes pour se perdre dans des chatoiements spectraux avant de connaître une aube triomphale, soulignée par l'entrée de la grosse caisse dans la dernière pièce, "Dawn Chorus", grosse caisse dont je me passais fort bien dans les morceaux précédents...
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Un disque éblouissant qui ravira les amateurs du Buchla, et, au-delà, tous ceux qui cherchent un peu de beauté dans ce monde...
Paru fin janvier 2025 chez Thanatosis Produktion (Stockholm, Suède) / 8 plages / 48 minutes environ
Pour aller plus loin
- album en écoute et en vente sur Bandcamp :