Publié le 29 Avril 2025

Alex Zethson / Nikos Veliotis - CRYO

  Le violoncelliste grec Nikos Veliotis et le pianiste suédois Alex Zethson se sont rencontrés à Athènes au célèbre magasin de disques-galerie d'Art Underflow. Le violoncelliste avait été invité pour la première partie du concert du groupe Goran Kajfes Tropiques dont le pianiste fait partie. Tous les deux étant impliqués dans de nombreux projets liés à la musique électronique, au rock et aux musiques expérimentales, ils ont enregistré CRYO dans la foulée au studio Artracks de la même ville. Le disque est publié par le label Thanatosis Produktion que le pianiste  a fondé et dirige depuis 2016.

Zethson Veliotis par © Michell Zethson

Zethson Veliotis par © Michell Zethson

Aux sombres rivages de l'Insondable  

   Le disque comprend deux longues pièces d'une vingtaine de minutes. Deux maelstroms immersifs se déplacent et se modifient lentement, le piano en cascades de boucles très graves, le violoncelle en longs raclements bourdonnants. La masse sonore tournoie, nous sommes comme au centre d'un amas orageux d'harmoniques miroitantes. Dans la deuxième moitié de la première partie, nous plongeons dans un gouffre, au royaume des graves extrêmes, des vagues de bourdons profonds.

Piano et Violoncelle sur glace...  

"CRYO 2" poursuit la descente aux enfers grondants. L'atmosphère s'alourdit, saturée de fantômes sonores. Que le disque ait été optimisé par Mell Detmer, qui a travaillé pour des groupes de Drone Metal comme Earth n'est pas indifférent...C'est un flux minimaliste d'une grandiose noirceur, le violoncelle tel un frelon énorme tournant autour du piano enveloppé de chapes de résonances, se débattant pour échapper au froid absolu (rappelons que la racine «cryo-» signifie froid).

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La musique formidable des abysses !

Paru le 14 mars 2025 chez Thanatosis Produktion (Stockholm, Suède) / 2 plages / 40 minutes environ

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Publié le 21 Avril 2025

Ben Bertrand - Relic Radiation

Aux envoûtants Royaumes de la clarinette basse

   La clarinette basse en tant qu'instrument d'avant-garde : depuis son premier album solo en 2018, le clarinettiste et compositeur belge Ben Bertrand crée un univers sonore unique où fusionnent références au passé et extrême modernité des musiques électroniques, de nombreuses machines s'ajoutant à ses clarinettes (basse ou non). En utilisant boucles et pédales d'effet, les sons de sa clarinette deviennent électroniques, fusionnent avec elle. Il fait entendre sa musique dans toute l'Europe, a sorti plusieurs disques notamment chez Stroom. Il a collaboré avec Christina Vantzou sur l'album N°5, publié chez Kranky.

Ben Bertrand, sa clarinette...et le reste !

Ben Bertrand, sa clarinette...et le reste !

Reliques mélancoliques...

Ça commence comme par un tambourinement, accompagné de froissement sourds, puis déferlent les sons de clarinette..."Microwave Background" attaque : musique massive de boucles, de vagues, de tremblements, sur un fond qui semble d'orgue, des sons filés. Pluie de particules dans le cosmos, traversées proches d'astéroïdes. Dieu quelle musique formidable, à frémir !. "Event Horizon" (titre 2), c'est presque huit minutes d'un lamento labyrinthique, entre les bourdons de clarinette et des aigus lancinants. Alors s'élèvent des voix intérieures d'une sublime mélancolie, une polyphonie bouleversante. L'une des plus belles musiques qu'il m'ait été donné d'entendre, lente et envoûtante somptuosité de draperies ondulantes...

   Le court "GW 190905", c'est du Steve Reich à grande vitesse, animé d'une pulsation irrésistible. Un bataillon de clarinettes à l'assaut griffonne à grandes traînées la nuit ! "Stereo A" (titre 4) nous embarque sur un étrange vaisseau dont sortent des mélodies ensorceleuses, ce serait pour une nouvelle d'Edgar Poe, là-bas près de pôles magnétiques, au plus près du noir absolu. "Big Bounce", c'est la danse des clarinettes basses, magnifiques, grondantes, au milieu d'irisations, de capsules traçantes aiguës...

   "Stereo B" (titre 6) est le titre le plus éthéré de l'album, tout en miroitements, opalescences tremblées jusqu'à l'entrée de la clarinette basse, au son ample, d'un grave magnifique, qui vient planer sur le fond radieux. Le mystérieux "GW 150721" termine l'album avec sa mélodie d'une déchirante beauté, sorte de respiration multiple s'éployant dans un soir d'abîme.

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Magistral. Une splendeur. Un des très grands disques de 2025 !

Paru le 15 avril 2025 chez Stroom (Ostende, Belgique) / 7 plages / 36 minutes environ

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Publié le 15 Avril 2025

Cléo T. - Des Forêts et des Rêves

   J'écoute en boucle depuis hier le dernier disque de la chanteuse, poétesse et compositrice Cleo T. Il ne sera pas question ici du livre et des poèmes  publiés conjointement. La musicienne a collaboré avec John Parish (PJ Harvey), Robert Wyatt ou encore Alex Somers (Sigur Rós). Elle participe aussi à des projets de musique contemporaine, théâtraux ou cinématographiques. Contrairement à ses albums précédents, elle ne chante pas, vocalise sur une trame musicale de cinquante-cinq minutes environ. Avec piano amplifié comme une guitare de pop rêveuse, thérémine et voix, la musique n'est pas sans évoquer les compositions de Harold Budd (1936 - 2020) : une ambiante éthérée, aux amples développements flottants.

Cléo T. par © Yuta Arima

Cléo T. par © Yuta Arima

« Et là, les formes, les sueurs,
les chevelures et les yeux, flottant. »

Les titres poétiques suggèrent des mots que la musique fait entendre grâce à des paysages sonores baignant dans un halo tremblant de réverbérations. Quelques chants d'oiseaux et comptines enfantines ponctuent brièvement des compositions d'inspiration minimalistes aux boucles charmeuses. Cette musique est lumière, élan, joie, légèreté, loin des notes d'intention "engagées"  ou théoriques. Elle foisonne, bourgeonne, « des fleurs plein les veines » (titre 4), une voix masculine accompagnant pour une fois celle de Cléo, c'est la musique des merveilleux nuages du poème de Baudelaire, une musique pour se perdre dans la forêt profonde des rêves, comme le souligne le titre de l'album. Le titre 5 éponyme est une marche extatique au milieu de voix diaphanes, de gazouillis, du fin tintement du thérémine, de pleurs peut-être, et la voix de soprano soulève cette progression majestueuse, appuyée sur un ample bourdon. C'est une musique en état de grâce, d'une beauté miraculeuse, à tomber à genoux... [ Je préfère la version longue du disque, presque huit minutes, à l'essentiel edit des plates-formes réduit à un peu plus de trois ! ]

« O douceurs, ô monde, ô musique ! »  

Toute la suite a un parfum rimbaldien. Le titre VII "Qu'as-tu vu ?" n'évoque-t-il pas l'expérience d'un Voyant qui "ensauvage (son) cœur" (VIII) ? Le monde vibre, le piano se fraie un chemin dans un dédale répétitif d'une sublime mélancolie et l'orage monte, la pluie mouille la forêt.  "Soudain le ciel" (titre 9) caractérise une vision. Tout s'assombrit, le piano devient grave. Ce titre splendidement buddien n'est qu'un frémissement de piano et de voix, la montée au firmament d'une musique vaporisée. Alors "L'obscurité a disparu" (X), « et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit » écrivait le jeune Arthur dans Aube...

« J’avancerai en rêve

Vers tout ce que je suis.

Tout ce que j’ai été.

Et des fleurs

Plein les veines

Mon corps fait continent. »

écrit Cléo T.

 

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Une musique d'un lyrisme limpide et doucement enivrant. Une source vive de bonheur !

Nota : les titres en rouge sont des extraits du poème Barbare extrait des Illuminations d'Arthur Rimbaud, 

 

Paru le 10 avril 2025 chez Moonflowers (en Charente, France) / 10 plages / 55 minutes environ. La musique est aussi accessible avec un QR code se trouvant dans le livre carnet qui retrace un processus de création pluriel : composition musicale et poétique, et performance scénique aux Éditions de l'Entrevers

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- sur le site de Moonflowers

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Publié le 11 Avril 2025

Glenn Kotche - Mobile [réécoute ]

[J'inaugure une série de très courts articles consacrés à des réécoutes consécutives à des plongées dans ma discothèque personnelle...]

   Paru en 2006 sur l'excellent label américain Nonesuch (la maison de Steve Reich !), Mobile est le premier album du percussionniste Glenn Kotche. D'ailleurs inspiré notamment par Steve Reich et la sculpture mobile, le musicien utilise vibraphone, kalimba (appelé aussi mbira, lamellophone d'origine subsaharienne), batterie...et même piano. Un disque bouillonnant, d'une fraîcheur incroyable, entre minimalisme, techno, musiques traditionnelles et rock expérimental !

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Publié le 10 Avril 2025

Erik Klinga - Elusive Shimmer

Premier volet d'une trilogie publiée par le label de Stockholm ThanatosisElusive Shimmer est aussi le premier album du compositeur suédois Erik Klinga. Actif dans différents groupes en tant que batteur, il est diplômé en composition électroacoustique et se passionne pour le Buchla 200, le Roland Juno 60 et d'autres synthétiseurs analogiques qui sont au cœur de ce premier album avec un orgue et quelques enregistrements de terrain. Pas de percussion, sauf dans le dernier titre où intervient une grosse caisse...

Erik Klinga par © Moa Gustafsson Sondergaard

Erik Klinga par © Moa Gustafsson Sondergaard

Scintillement insaisissable...

   Les premières mesures m'ont fait penser à Pantha Du Prince ! Le synthétiseur cristallin sonnant comme des clochettes... L'une des traductions françaises du titre de l'album me semble bien rendre compte de l'effet musical recherché. C'est une musique gorgée de lumières, de scintillements, aérienne, légère. Le second titre "Iridescence" confirme cette orientation. Les synthétiseurs font naître des paysages contrastés en perpétuelle métamorphose, impulsent sans le secours d'aucune percussion une rythmique allègre. Les fondus sont parcourus de réfractions multiples, tout glisse dans une euphorie doucement extatique. 

   "Luminous Rays" baigne littéralement dans des rayonnements diaphanes contrastant avec de moelleux bourdons. Erik Klinga joue du Buchla et des autres synthétiseurs en poète attentif à la beauté des arrangements sonores. Les synthétiseurs deviennent des oiseaux au vol harmonieux traversant des nuages éthérés. Les textures aigües en premier ou arrière-plan ont une tendance au carillonnement, à l'étincellement furtif, tant cette musique se tient au bord d'une lumière supérieure, dont elle est informée au point d'en garder un émouvant frémissement, à la fin du très beau "Parallax" par exemple (titre 5), de lui emprunter un courant alternatif, une impulsion sur le magnifique "Rarefaction" où tout se dissout dans le radieux de l'orgue enveloppant.

   La dimension mystique de cette musique éclate dans "Ascension" (titre 7), au début paré d'une lueur archangélique. Les sons synthétiques tenus et glissants s'apparentent à des mantras soutenus par des bourdons parcourus de voix supra-humaines, de miroitements. On monte des marches resplendissantes pour se perdre dans des chatoiements spectraux avant de connaître une aube triomphale, soulignée par l'entrée de la grosse caisse dans la dernière pièce, "Dawn Chorus", grosse caisse dont je me passais fort bien dans les morceaux précédents...

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Un disque éblouissant qui ravira les amateurs du Buchla, et, au-delà, tous ceux qui cherchent un peu de beauté dans ce monde...

Paru fin janvier 2025 chez Thanatosis Produktion (Stockholm, Suède) / 8 plages / 48 minutes environ

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Publié le 7 Avril 2025

T. Gowdy - Trill Scan

Comment résister au charme alchimique de ce que nous propose T. Gowdy pour son troisième album chez Constellations ? J'avais déjà succombé pour Miracles, paru en 2022. Le producteur et musicien montréalais défend une ligne musicale originale. Considérant que le langage modal de l'Europe médiévale est plus proche que la musique dite classique des pratiques musicales des traditions indigènes, il revendique cet héritage, celui de l'École de Notre-Dame au XIIe siècle, comme celui du style brisé du XVIIe siècle, qu'il couple avec sa marque de fabrique de musique électronique analogique. Luth et synthétiseurs, pour aller vite !

T. Gowdy par © Stacy Lee

T. Gowdy par © Stacy Lee

   L'album s'ouvre sur l'angélique "Anonymous IV", polyphonie éthérée juste soulignée d'une ligne bourdonnante, prélude à "Blest Age" (Âge béni), mélodie vocale envoûtante accompagnée d'une rapide pulsation techno, quelque part entre Autechre et Pantha du Prince; Et c'est "Richmond Rd", kaléidoscope hallucinant de techno mystérieuse parcourue de chuchotements syncopés, de percussions étouffées : le meilleur de T. Gowdy, avec une fin foisonnante extatique ! Mais la "Courante" qui suit, inspirée par la pièce baroque du luthiste et compositeur français François Dufault (1604 - 1672), est renversante : le luth converse avec les synthétiseurs, l'électronique, aux textures troubles et sidérantes d'étoiles chutant dans l'infini.

   "Anonymus V" est une autre pièce de techno bondissante transcendée par des voix angéliques. Tout le style de T. Gowdy est dans cette grâce, cette élégance de trames au dynamisme irrésistible. "Materiadiscipuli" associe un chœur compact de voix et une boucle pulsante de luth et d'électronique post-rock, prélude à "Novus Lumen", qui porte à son point d'incandescence la fusion alchimique des genres. Sur une lourde trame post-rock bien enflammée, la voix susurre, souple et serpentine, s'envole très haut, le luth sculpte à vif, dans la masse, annonciateur d'une nouvelle lumière.

   La voix accompagne une bonne partie du disque, voix légère(s), pure(s). On la retrouve sur le beau "Pentaarc", boucles vocales sur un battement synthétique, le frétillement du luth et un tapis de bourdons. "Flit" (titre 9) flirte avec une techno minimale de micro-percussions au rythme très rapide sur un lit de bourdons très fins, qui s'alourdit in fine de basses profondes. Plus longue pièce avec un peu plus de sept minutes, "Arislei Bone" juxtapose deux trames rythmiques, une lente et l'autre de plus en plus rapide, reliées par un ronronnement hypnotique de synthétiseurs : comme des os qui s'entrechoqueraient, si l'on suit le titre...Des os à demi dématérialisés pour une danse étrange de techno tribale !

Pour finir, "Strewn" revient à la polyphonie, d'abord a capella, avant l'entrée d'un synthétiseur bondissant et de son prolongement rythmique irrésistible. La composition mute ensuite en chanson pop avec la voix fragile et feutrée de T. Gowdy, puis en brève pure folie post-punk avant de revenir aux voix initiales.

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Un album d'une belle liberté d'allure, flexible et vibrante, brouillant allègrement les frontières entre musique médiévale, baroque et tendances techno post à peu près tout. De la Matière à Bonheur !

Paru en mars 2025 chez Constellation Records (Montréal, Canada) / 11 plages / 43 minutes environ

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Publié le 4 Avril 2025

Primož Bončina & Phil Maguire - Stone and Worship
Pierre et Adoration !

   Beau titre pour un disque constitué de quatre massives pièces entre quinze et presque vingt-et-une minutes. Le compositeur slovène Primož Bončina manie la guitare électrique en s'intéressant à ses possibilités tonales et spectrales, jouant sur l'amplification et des sons prolongés, dans un esprit inspiré notamment par la musique électronique minimaliste et ses expériences de musique Métal. Phil Maguire, lui, musicien écossais installé à Cork en Irlande, produit de la musique électronique à l'aide de synthétiseurs et d'ordinateurs. Leur intérêt commun pour les musiques à bourdons (drones) débouche sur ce disque enregistré d'abord dans la cave d'un ancien séminaire catholique, lieu propice à la méditation et à tous les phénomènes de halo, de résonance, puis enrichi d'arrangements et des contributions de deux chanteurs sur les deux premiers titres.

Primož Bončina & Phil Maguire

Primož Bončina & Phil Maguire

   Le premier titre "Dolorosa" est marqué par la contribution vocale de Golem mécanique, dont je viens de chroniquer le dernier album Siamo tutti in pericolo. Mille-feuilles de sons tenus et de bourdons, cette pièce plonge l'auditeur dans une atmosphère gothique tout à fait grandiose, illuminante. La(les) voix de Karen Jebane (Golem mécanique) incante(nt) une tapisserie grondante aux dérapages tonals renversants. Lorsque la guitare rentre en jeu, elle enflamme peu à peu cette dernière, soulevée de mouvements intérieurs, et l'incendie couve, l'orage menace, les métaux fondent, des épées flamboyantes et floues zèbrent les ténèbres boursouflées, contrepoint prodigieux à la voix de Karen, d'une pureté hors d'atteinte. "Dolorosa" signe l'émergence d'un hybride farouche de Métal épais, d'électronique bouillonnante pour une messe d'apocalypse.

   "(Vangelis) Acolyte" se tient d'emblée très haut, orgue cristallin et bourdons vrillés, cernés de textures épaisses : la voix de Dylan Desmond (du groupe de Métal doom Bell Witch) démultipliée, vient s'y percher au milieu de nappes de résonances. Les claviers introduisent un élément mélodique parmi ces nuages de sons tenus que la guitare déchire à grandes griffures métalliques. Les fréquences modulées donnent à la pièce une dimension spectrale : les timbres sont brouillés, les sons perçus comme à travers un voile. C'est pourquoi cette musique prend une dimension mystique, favorisée par la résonance religieuse du chant de Dylan que l'on imagine très bien dans de vastes grottes éclairées par des torches fumeuses plongeant la "scène" dans un clair-obscur nébuleux. Quelle cérémonie d'une grandeur funèbre y célèbre-t-on  ? Le titre pourrait nous amener à penser que la pièce est en hommage (indirect) à Vangelis (Evángelos Odysséas Papathanassíou, 1943 - 2022), grand maître des claviers : sous réserve.

  La pièce finale, sur deux pistes pour presque trente-deux minutes, réussit le tour de force d'être à la fois d'une force et d'une épaisseur incroyables, et en même temps d'une tessiture parfois diaphane. Pierre et adoration, pleinement, l'adoration transcendant les matériaux portés à incandescence explosive. Après "Movements in dust" (Mouvements dans la poussière), "Megalithic Fountain" (Fontaine mégalithique) est un déferlement sonore de métal en fusion, la guitare enchâssée dans le magma électronique aux immenses traces rageuses pour une immense explosion au ralenti en boucles lentes de plus en plus lacérées, déchiquetées...

   Rien à vous proposer hélas en illustration sonore : une trop courte vidéo sur une plateforme bien connue. Mais il y a le Bandcamp ci-dessous pour vous immerger...

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Un disque d'une splendeur noire, abyssale et terminale.

Paru en mars 2025 chez Cloudchamber Recordings (?) / 4 plages / 1 heure et 12 minutes environ

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