Psykick Lyrikah, le rap lyrique ou "rien ne sert de courir quand tout s'effondre".

Publié le 7 Février 2009

Psykick Lyrikah, le rap lyrique ou "rien ne sert de courir quand tout s'effondre".
  Cela fait quelque temps que je voulais revenir sur ce groupe que je défends depuis ma découverte de leur premier véritable album, Des Lumières sous la pluie. Actuellement en tournée, ils seront à la Cartonnerie de Reims le 19 février en soirée et au Brise-glace à Annecy le 26 mars.
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Une seule image sous un ciel en feu" : ces paroles extraites de "De plein fouet", titre du dernier album Vu d'ici situent Psykick Lyrikah, les rennais qui ont su tirer du rap le meilleur en évitant les pièges de l'agression gratuite et de la vulgarité. Arm, rappeur inspiré et compositeur, écrit des textes denses, visions hallucinées d'un monde en décomposition, bouleversantes promenades de paumés parmi les décombres d'une société sécuritaire. "Allez-y, comptez les heures, je suis de l'autre côté (...) loin des armes communes qui n'tolèrent que dollars et colère étendards et peaux dures", rarement les mots auront à ce point collé à la sinistrose organisée. Depuis que le groupe s'est séparé de Mr Teddybear, le compagnon et compositeur des débuts, le guitariste Olivier Mellano, déjà présent sur trois titres de Des lumières sous la pluie (2004), le premier ovni flamboyant de la trilogie dont Acte (2007) et Vu d'ici (2008) sont les volets suivants, et le bassiste et homme-machines Robert Le Magnifique donnent au groupe une assise musicale qui lui permet de transcender les limites du genre hip-hop. Arm lui-même s'est mis à la programmation sur le dernier opus, qui accueille aussi le rappeur parisien Iris sur "Comptez les heures" ou Dominique A sur "Un point dans la foule". Le résultat, c'est un rap poétique, visionnaire, frénétique, intimiste, brûlant, qui frappe au cœur, déchire les ténèbres pour chercher l'aurore d'un monde lynchien (l'un des titres de Des Lumières sous la pluie s'appelle d'ailleurs "La tête à effacer"). Là où les guitares flambent dans une grande lumière, les claviers chevauchent le chaos, on passe du duo ou trio dépouillé d'une mélancolie poignante au raz-de-marée électro-orchestral, rock, aux ambiances saturées para-industrielles.-

(Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 10 décembre 2020)

Rédigé par Dionys

Publié dans #Pop-rock - dub et chansons alentours

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