Brendan Perry - Ark
Publié le 3 Février 2011
Deuxième album solo de Brendan Perry, l'un des fondateurs de Dead Can Dance, Ark renoue en partie avec les grandes mélopées dramatiques qui ont fait les beaux jours du groupe australo-britannique entre 1981 et 1998. Sa belle voix de baryton, aux souples inflexions, épouse les méandres de compositions amples et majestueuses, tantôt marquées par une ambiance médiévale gothique, tantôt inspirées par un climat oriental mystique. On pourra reprocher au disque sa nonchalance, sa mollesse diront les mauvaises langues, mais c'est justement l'un des charmes de cet album que de prendre son temps, se développer en voluptueuses volutes. Un brin de guitare, beaucoup de synthétiseurs, des percussions parfois exotiques, servent le chant fervent de ce barde à la veine volontiers épique. Encadré par deux titres très dead can danciens - si je peux risquer ce néologisme, le solennel "Babylon" en ouverture et l'envoûtant "Crescent" pour finir, sur lequel on imagine évidemment la voix de Lisa Gerrard (les deux titres viennent d'ailleurs de la reformation du groupe dans les années 2000 pour des tournées d'adieux), l'album ne manque pas d'allure, d'une grandeur sombre, que les détracteurs ne manqueront pas de qualifier d'emphatique, ampoulée. Je ne suis pas si sévère. S'il n'apporte rien de bien nouveau - faut-il demander du nouveau à tous les musiciens, en permanence ?, il enveloppe l'auditeur dans une atmosphère rêveuse. Un disque pour bercer sa mélancolie, approfondir le secret douloureux qui nous fait languir, pour paraphraser Baudelaire dans La Vie antérieure.
Paru en 2010 chez Cooking Vinyl / 8 titres / 55 minutes
Pour aller plus loin
- son site personnel, très soigné.
- une fausse vidéo sur le dernier titre "Crescent" : regardez-la au fond des yeux, longtemps, longtemps...
( Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 25 mars 2021)