The Salt Lake Electric Ensemble interprète "In C": une relecture inspirée.

Publié le 3 Octobre 2011

The Salt Lake Electric Ensemble interprète "In C": une relecture inspirée.

1913 : Le Sacre du Printemps d'Igor Stravinski

1946-1948 : Les Sonates et Interludes pour piano préparé de John Cage

1964 : In C de Terry Riley

Meph. - Eh ! Je t'arrête !

Dio. - Quoi ?

Meph. - Que prétends-tu faire ?

Dio. - Tu n'as pas deviné ? Je fais une liste des grandes dates de l'histoire de la musique du vingtième siècle : les œuvres qui ont tout changé...

Meph. - Pour qui me prends-tu ? Mon pauvre, t'es devenu complètement maboul ! Ta liste, c'est pire qu'une passoire dont on ne voit plus les trous tellement les siècles en ont ajouté. Va au but !

Dio. - Je passerai donc sur les innombrables interprétations de ce morceau-phare du minimalisme. Tout le monde s'approprie In C, signe que la pièce fait partie du paysage musical. En 2010, Innova Recordings nous donnait la version du New Music Ensemble de Grand Valley State University, accompagnée de dix-huit remixes : un magnifique double album.

Meph. - D'accord, mais alors là !!!

Dio. - Une relecture radicale, audacieuse. Le Salt Lake Electric Ensemble est né pendant l'été 2009 du désir de son fondateur Matt Dixon d'interpréter ce classique du minimalisme en utilisant un ordinateur portable. Au fil des répétitions, le groupe s'est élargi de trois à huit membres : il comprend des artistes multimédia, des musiciens adeptes de l'électronique et des rockers.

Meph. - Un beau mixage. Le résultat : la musique réinventée à partir d'une batterie d'ordi et de percussions acoustiques.

Dio. - L'original sonnait très oriental, avec son instrumentation  - non spécifiée il faut le rappeler - colorée par les cuivres et les bois, marquée par des percussions qui n'étaient pas sans rappeler les orchestres balinais.  Une version chinoise, pour orchestre traditionnel, existe d'ailleurs aussi, tout naturellement.

Meph. - Le tempo était souvent nettement marqué par les percussions, ou un piano. D'où un aspect rutilant, claironnant des 53 motifs, une tenue du ton.

Dio. - Là, tout est intériorisé, fondu. Quelque chose d'organique, plus souple...

Meph. - Velouté, moelleux, avec des écarts de niveau sonore très sensibles.

Dio. - Des boucles qui nous enlacent...

Meph. - On va éviter une étude musicologique : ...et une fin totalement imprévue, énergie rock et magie électronique !

Dio. - Une musique d'aujourd'hui, fascinante, envoûtante.

Meph. - À voir avec le travail vidéo de Patrick Munger. Curieusement, je trouve cette version plus psychédélique encore que celle de 1964.

Paru en 2010 / Autoproduit par le SLEE / 65 minutes

Pour aller plus loin

- album en écoute et en vente sur bandcamp :

- Une petite comparaison entre la version originale..

...et la première partie de la nouvelle version (il faudrait bien sûr aller jusqu'à la cinquième vidéo !) :

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