la musique et les mots

Publié le 15 Octobre 2009

Selon David Lang : "the little match girl passion"
   Chaque nouvel enregistrement d'œuvres de David Lang confirme l'importance de ce musicien américain, cofondateur avec Michael Gordon et Julia Wolfe de Bang On A Can, nom qui désigne à la fois cet énorme festival new-yorkais consacré aux musiques contemporaines les moins sectaires et l'ensemble instrumental qui les porte.
   "the little match girl passion" est à ma connaissance la seconde incursion d'envergure de David dans le domaine de la musique vocale. La première remonte à cet étonnant "comic strip opera", The Carbon Copy Building, cosigné avec Michael et Julia, aux confluences du rock expérimental et de la musique contemporaine. Cette fois, la musique, interprétée magnifiquement par le Theater of Voices de Paul Hillier, et peut-être sous son influence, semble une étonnante rencontre entre l'univers dépouillé, mystique, de l'estonien Arvo Pärt - que les chanteurs de Paul Hillier connaissent si intimement, et celui... de David lui-même, marqué par un constructivisme d'une absolue rigueur, une densité extraordinaire.
  La Passion de la petite fille aux allumettes, inspirée du conte d'Andersen, le conte préféré de sa femme Suzanne Bocanegra à qui est dédiée l'œuvre, suit le modèle de la Passion selon saint Matthieu de Bach en alternant fragments du conte et extraits qui sont l'équivalent  des réponses de la foule et des personnages ajoutés par Bach au texte évangélique. " Mais il n'y a ni Bach, ni Jésus dans mon œuvre - disons plutôt que la souffrance de la Petite fille aux allumettes se substitue à celle de Jésus, et (du moins je l'espère) place sa douleur sur un plan transcendant", précise le compositeur sur le très éclairant livret trilingue. [Lutter contre le déclin du disque passe par la réalisation de tels livrets, indispensables !! Combien de livrets d'accompagnement sont désespérément vides, parfois beaux certes, souvent illisibles, indigents...]

   "Come, daughter", la pièce d'ouverture, donne le ton de cet opus admirable : à peine ponctuée par une percussion étouffée, elle se développe comme un lamento lancinant, une convergence bouleversante de voix qui mêle appels déchirants et hoquets en bourdon tremblé ou tremolos discordants, presque caricaturaux. D'une beauté stupéfiante. Les fragments narratifs sont autant de récitatifs intenses segmentés, éclairés par la  vibration parcimonieuse de percussions cristallines. Comme toujours chez Lang, aucun bavardage, aucune emphase, une tenue qui creuse dans le tuf d'un absolu étincelant avec une obstination implacable, si bien que tout bref envol de voix lâchées prend des allures sublimes. Une cloche suffit pour que le rapprochement avec Arvo frappe encore, comme dans le morceau 9, "Have mercy, my God". Cloches diverses et crotales rappellent que David Lang est aussi le compositeur de pièces percussives, parmi les plus belles de ce début de siècle. Le morceau conclusif de cette passion, "we sit and cry", en témoigne à nouveau, balbutiement répété qui bute sur la lumière, intérieure, de l'ultime repos.
  

   Le disque propose quatre autres œuvres vocales. La première, inspirée du Cantique des Cantiques, "for love is strong",  est la déclinaison litanique des comparaisons qui illustrent la puissance de l'amour. "i lie", d'après une chanson yiddish, illustre une situation d'attente, d'espoir : chant baigné d'une douce lumière, modeste et fragile."evening morning day" célèbre la création du monde à partir du chapitre 1 de la Genèse à la manière d'un chant grégorien déconstruit. "again" dit l'éternel retour du même selon L'Écclésiaste avec des voix angéliques chargées d'accablantes chimères...
Paru en  2009 chez Harmonia Mundi usa / 19 plages / 65 minutes

Illustration de Yann d'Argent (1824 - 1899)

Illustration de Yann d'Argent (1824 - 1899)

Voici le conte (Noël n'est pas si loin...). Traduction de MM. Ernest Grégoire et Louis Moland.  

Il faisait effroyablement froid; il neigeait depuis le matin; il faisait déjà sombre; le soir approchait, le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue: elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu'elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu'elle eut à se sauver devant une file de voitures; les voitures passées, elle chercha après ses chaussures; un méchant gamin s'enfuyait emportant en riant l'une des pantoufles; l'autre avait été entièrement écrasée.
Voilà la malheureuse enfant n'ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits petons. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes: elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde était affairé; par cet affreux temps, personne ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.
   Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières: de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l'oie, qu'on rôtissait pour le festin du soir: c'était la Saint-Sylvestre. Cela, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.
   Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d'allumettes, l'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépassait un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit, tirant à elle ses petits pieds: mais elle grelotte et frissonne encore plus qu'avant et cependant elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait.
   L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. «Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement: le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.
Elle frotta une seconde allumette: la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise: elle était couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes: et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite. Et puis plus rien: la flamme s'éteint.
   L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs: de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite étendit la main pour saisir la moins belle: l'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles: il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une traînée de feu.
   «Voilà quelqu'un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu'on voit une étoile qui file, d'un autre côté une âme monte vers le paradis. Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.
- Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.
   Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu.
   Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.
- Quelle sottise ! dit un sans-cœur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité. 

Illustration de Bertall (1820 - 1882)

Illustration de Bertall (1820 - 1882)

(Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 22 janvier  2021)

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Publié le 1 Août 2009

Julio Cortazar : pas d'écriture sans "swing".
   Tout lecteur de Cortázar vit une étrange aventure. Très vite, il se sent happé par l'écriture, comme aspiré par les phrases qui courent devant lui pour l'entraîner vers l'autre côté. Il a le sentiment d'une urgence à dire, qu'il ne faudrait surtout pas s'arrêter pour y parvenir en même temps que le personnage, peut-être même avant lui pour le prévenir du danger, ou plutôt pour connaître le premier le doux vertige de la chute mortellement belle "dans le volcan" au centre de tout.
  Un court chapitre de Marelle, ce roman étonnant où l'on est convié de sauter de case en case pour atteindre le Ciel, éclaire un principe fondamental de l'écriture de Cortázar. Il permet aussi de saisir le rapport étroit entre le jazz et ses écrits. Peu de jazz sur ce blog, mais l'Argentin lutécien me le fait comprendre de l'intérieur, tant ses personnages baignent dans cet univers musical qui lui a aussi inspiré l'une de ses plus fortes nouvelles, "L'Homme à l'affût" (dans le recueil Les Armes secrètes ), sur la fin de vie de Charlie Parker.
  Le chapitre 82 appartient à la série des "Morelliennes", pages dans lesquelles l'écrivain Morelli, double de Cortázar, livre ses réflexions sur l'écriture, la composition romanesque. Le voici :
  « Pourquoi est-ce que j'écris cela ? je n'ai pas d'idées claires, ni d'idées du tout. Il y a des bribes, des élans, des morceaux, et tout cela cherche une forme, alors entre en jeu le rythme et j'écris dans ce rythme, c'est lui qui me fait écrire, qui me pousse, et non pas ce qu'on appelle la pensée et qui fait la prose, littéraire ou autre. Il y a d'abord une situation confuse, qui ne pourra se définir que par le mot ; je pars de cette pénombre, et si ce que je veux dire (si ce qui veut être dit) a suffisamment de force, immédiatement le swing, le branle est donné, un balancement rythmique qui me fait émerger à la surface, illumine tout, fond dans cette matière confuse et celui qui en est la victime est une troisième instance claire et pour ainsi dire fatale : la phrase, le paragraphe, la page, le chapitre, le livre. Ce balancement, ce swing dans lequel la matière confuse prend forme, est pour moi l'unique preuve de sa nécessité, car à peine a-t-il cessé je comprends que je n'ai plus rien à dire. C'est aussi l'unique récompense de mon travail : sentir que ce que j'ai écrit est comme un chat qu'on caresse et dont le dos arqué, électrisé, se lève et s'abaisse tour à tour, en cadence. Ainsi, grâce à l'écriture, je descends dans le volcan, je m'approche des Mères, je me branche sur le Centre — quel qu'il soit. Écrire, c'est dessiner mon "mandala", et le parcourir en même temps, inventer la purification en me purifiant ; corvée de pauvre "shaman" blanc en slip de nylon. »
 ( N.B. J'ai conservé les italiques, ajouté le gras et la couleur.)
  Traduire le mot "swing" par le "branle", voilà aussi au passage une belle idée de Cortázar, lecteur de Montaigne et de Rabelais.
En guise de prolongement, une chanson, "Java", dont le texte est de Julio, mise en musique par le Cuarteto Cedron, chantée par Juan Cedrón.
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P.S. J'inaugure une nouvelle catégorie, "La musique et les mots", qui glanera citations, réflexions diverses sur la musique de musiciens ou d'écrivains lorsqu'ils interrogent les rapports entre l' écriture et la musique.

Je ne résiste pas  à vous proposer une deuxième chanson, extraite du même disque, Trottoirs de Buenos Aires (1980). "Tu piel bajo la luna" (Ta peau sous la lune)

(Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 17 janvier  2021)

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Rédigé par Dionys

Publié dans #La Musique et les Mots

Publié le 26 Mai 2009

"Siwan", Mansur Al-Hallâj et Saint Jean de la Croix : rencontres mystiques.
  Avec Siwan, Jon Balke, Amina Alaoui et les musiciens qui les accompagnent nous invitent à poursuivre le voyage. Je vous propose deux pistes. La première, celle du dernier titre, sur le texte de Jean de la Croix, que l'on peut trouver dans la collection Poésie / Gallimard, bilingue avec la très belle traduction de Jacques Ancet. (désolé, je n'arrive pas à mettre sur deux colonnes...)

COPLAS

 hechas sobre un éxtasis
de harta contemplación

Entréme donde no supe,
y quedéme no sabiendo,
toda sciencia trascendiendo.

1. Yo no supe dónde entraba,
pero cuando allí me vi,
sin saber dónde me estaba,
grandes cosas entendí.
no diré lo que sentí,
que me quedé no sabiendo,
toda sciencia trascendiendo.                                           

2. De paz y de piedad
era la sciencia perfecta,
en profunda soledad,
entendida vía recta ;
era cosa tan secreta,
que me quedé balbuciendo,
toda sciencia trascendiendo.

3. Estaba tan embebido,
tan absorto y ajenado,
que se quedó mi sentido
de todo sentir privado ;
y el espíritu, dotado
de un entender no entendiendo,
toda sciencia transcendiendo.

4. El que allí llega de vero,
de sí mismo desfallesce ;
cuanto sabía primero
mucho bajo le paresce ;
y su sciencia tanto cresce,
que se queda no sabiendo,
toda sciencia trascendiendo.

5. Cuanto más alto se sube,
tanto menos se entendía
qué es la tenebrosa nube
que a la noche esclarecía ;
por eso quien la sabía
queda siempre no sabiendo,
toda sciencia trascendiendo.

6. Este saber no sabiendo
es de tan alto poder,
que los sabios arguyendo
jamás le pueden vencer ;
que no llega su saber
a no entender entendiendo,
toda sciencia trascendiendo.

7. Y es de tan alta excelencia
aqueste sumo saber,
que no hay facutad ni sciencia
que le puedan emprender ;
quien le supiere vencer
con un no saber sabiendo,
irá siempre trascendiendo.

 

8. Y si lo queréis oír,
consiste esta suma sciencia
en un subido sentir
de la divinal esencia ;
es obra de su clemencia
hacer quedar no entendiendo,
toda sciencia trascendiendo.

 

COUPLETS                                                           

faits sur une extase

de très haute contemplation                          

 

je suis entré où ne savais

et je suis resté ne sachant

toute science dépassant

 

moi je n'ai pas su où j'entrais

mais lorsqu'en cet endroit me vis

sans savoir où je me trouvais

de grandes choses j'ai compris

point ne dirai ce qu'ai senti

car je suis resté ne sachant

toute science dépassant

 

De piété de quiétude

c'était là science parfaite

au profond d'une solitude

une voie entendue directe

c'était là chose si secrète

que suis resté balbutiant

toute science dépassant

 

J'étais en tel ravissement

si absorbé si transporté

qu'est demeuré mon sentiment

de tout sentir dépossédé

ainsi que mon esprit doué

d'un comprendre non comprenant

toute science dépassant                                                                 

 

Qui en ce lieu parvient vraiment

de soi-même a perdu le sens

ce qu'il savait auparavant

tout cela lui semble ignorance

et tant augmente sa science

qu'il en demeure ne sachant

toute science dépassant

 

D'autant plus haut il est monté

et d'autant moins il a compris

quelle ténébreuse nuée

venait illuminer la nuit

celui qui savoir en a pris

il reste toujours ne sachant

toute science dépassant

 

Il est ce non savoir sachant

chargé d'un si puissant pouvoir

que les sages argumentant

n'en tireront jamais victoire

car il ne peut tout leur savoir

ne point comprendre en comprenant

toute science dépassant

 

Et une si haute excellence

est en ce suprême savoir

que ni faculté ni science

de le défier n’a pouvoir

qui de soi tirera victoire

avec un non savoir sachant

il ira toujours dépassant

 

et si vous désirez l’ouïr

cette souveraine science

consiste en un très haut sentir

de la toute divine essence

c’est une œuvre de sa clémence

faire rester ne comprenant

toute science dépassant


 La deuxième piste est celle de Mansur Al-Hallâj, mystique soufi persan surnommé "L'Ivre de Dieu", né en 857 et crucifié et décapité en 922 à Bagdad après un très long procès. grâce à une vidéo proposant une curieuse musique électro-soufie de Ghaffar Youcef, dont je ne peux rien vous dire...

Premier poème :

« J’ai un Bien-Aimé que je visite dans les solitudes.
« Présent et absent aux regards

« Tu ne me vois pas l’écouter avec l’ouïe

« Pour comprendre les mots qu’Il dit

« Mots sans forme ni prononciation

« Et qui ne ressemblent pas à la mélodie des voix.

« C’est comme si, en m’adressant à Lui

« Par la pensée, je m’adressais à moi-même

« Présent et absent, proche et lointain.

« Les figures des qualifications ne peuvent Le contenir
« Il est plus près que la conscience pour l’imagination
« Et plus caché que les pensées évidentes.

 

Second poème :

« Je ne cesse de flotter dans les mers de l’amour

« Les flots me soulèvent et m’abaissent

« Tantôt les flots me soulèvent
« Tantôt je chois et sombre
« Enfin Il m’amena en amour
« Là où il n’y a pas de rivage
« J’appelai Celui dont je ne dévoile pas le nom

« Et que jamais je ne trahis en amour

« Que mon âme ne t’en veuille pas, Seigneur,

« Car tel ne fut pas notre pacte !

En écoute, Souffle de la brise, poème d'Al-Hallâj mis en musique et interprété par Abed Azrié.

Brise

O souffle léger du vent,

Va dire au jeune faon

Que de boire à la source 

ne fait qu'aviver ma soif.

Celui que j'aime habite mes entrailles,

Qu'il foule ma joue s'il le veut.

Son âme est mon âme, et la mienne la sienne,

Son désir est le mien, et mon désir est le sien.

 

 

 

(Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 16 décembre 2020)

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Rédigé par Dionys

Publié dans #Hybrides et Mélanges, #La Musique et les Mots