Thee, Stranded horse/ Apostle of hustle/ Colleen/ Dälek : Rivages de nulle part
Publié le 10 Avril 2007
(Article remis en page + illustrations sonores / Proposition du 08/04/07)
Les ondes silencieuses du langage abandonné sous des arbres géants sont l'hymne national de nulle part. La kora et la viole de gambe s'invitent, tandis que des voix très nues retissent les racines oubliées de l'émotion.

Thee, Stranded Horse : So goes the pulse (piste 1, 2' 38)
Misty mist (p.2, 2' 09)
Le sel (p.3, 6' 47)
Churning strides (p.5, 4' 27)
extraits de Churning strides(Talitres/Differ-ant, 2007).Ce disque intimiste, délicat, chanté du bout des lèvres, enchaîne des ballades d'une envoûtante splendeur : la kora surtout, mais aussi la guitare sèche, nous emportent très loin. Ô toi, cheval échoué dans des sables immémoriaux, nous te chevaucherons encore, le sais-tu ?
Apostle of Hustle : My sword hand's anger (p.1, 3'13)

The naked & alone (p.3, 4' 35)
Rafaga (p.6, 3' 58)
extraits de National anthem of nowhere (Arts & Crafts productions, 2007). Cette formation torontoise est dirigée par Andrew Whiteman, guitariste appartenant au collectif Broken social scene. Après un premier disque sorti en 2004, le groupe propose un album pop chatoyant, réchauffé par quelques ambiances latines. Le titre 6, Rafaga, met en musique un poème de Federico Garcia Lorca, tandis que le 9 est dédié à Victor Jara, membre du parti communiste chilien proche de Salvador Allende, qui fut arrêté, torturé et assassiné.
Colleen : Le labyrinthe (p.2, 5' 15)
Les ondes silencieuses (p.4, 6' 09)
Blue sands (p.5, 5' 17) extraits de Les Ondes silencieuses (The Leaf Label, 2007).
Encore une belle parution de The Leaf Label ! C'est le quatrième disque de Cécile Schott, musicienne française, sur ce label anglais passionnant (Efterklang, Phelan Sheppard, défendus ici). Sa rencontre avec la viole de gambe remonte au film Tous les matins du monde, consacré à la vie du maître du XVIIè de cet instrument, Marin Marais. La musique se développe dans la magnificence des sonorités sensuelles de la viole, relayée parfois par la clarinette, l'épinette (un instrument proche du clavecin), et des verres, des cloches. Étirements, volutes, échos démultipliés, vagues à la profondeur infinie : dans le labyrinthe, les sables sont bleus. L'univers sonore d'Alain Kremski n'est pas si loin, c'est tout dire. L'un des disques du mois, de l'année, à ne pas manquer.
Petite pause inspirée par Colleen, fournie par le blog d'une émission portugaise sœur :
up into the silence the green / silence with a white earth in it // you will(kiss me)go // out into the morning the young / morning with warm world in it // (kiss me)you will go / on into the sunlight the fine / sunlight with a firm day in it // you will go(kiss me // down into your memory and / a memory and memory // i)kiss me(will go)
e.e.cummings

Dälek : Paragraphs relentless (p.3, 5' 33)
Content to play villain (p.4, 5' 21)
Lynch (p.5, 5' 25), extraits de Abandoned Language (Ipecac Records, 2007).
Un album entre hip-hop et musique industrielle, aux atmosphères oppressantes, dans la lignée d'un Uzul prod. Lynch rôde, c'est indéniable, et c'est habité, hanté jusque dans les moindres recoins de ces nappes pulsantes.
Efterklang : Towards the bare hill (p.4, 3' 10)
Jojo (p.5, 6' 52)
extraits de Under giant trees (The Leaf Label, 2007) (cf émission du 25/03/07)
