Under The Snow - The Vanishing Point

Publié le 26 Novembre 2012

Under The Snow - The Vanishing Point

   Under The Snow est le nom d'un duo italien composé de Stefano Gentile, à la guitare, aux objets, et de Gianluca Favaron aux microphones, boucles et électronique, tous les deux utilisant de surcroît des enregistrements de terrain. The Vanishing Point, sorti fin janvier de cette année sur le label Silentes, est en téléchargement libre, à la différence de leurs autres productions sur le même label.

  Il pleut, d'une pluie ruisselante, continue. La guitare cherche des accords, tandis que des drones commencent leur discret ballet. Un chien aboie, qui reviendra ponctuer les quatre titres. Des stridences strient l'espace sonore, la guitare brode sur quelques boucles. Le décor est planté pour ce "First point" : le tempo est résolument très lent, étiré, la musique atmosphérique sera une tapisserie électroacoustique tout en ondulés, en granulations capricieuses. Mais la tension monte, c'est le "Second Point". L'orgue surgit, monolithique et lumineux, par-dessus le chancel. Serti d'objets sonores qui aèrent et lacèrent sa trame, il déploie ses vagues successives, imperturbable, dans une élévation crescendo de grandiose allure. Décidément, tout un courant des musiques électroniques d'aujourd'hui aime l'atmosphère des églises et des cathédrales (voir l'illustration de "couverture"), est animée d'un esprit mystique diffus - je n'ai pas dit "religieux". Le titre suivant fait office d'intermède : retombée dans des sons divers, errance sonore. Notre attention est alors interpellée par les coups frappés au seuil de la longue pièce éponyme, presque vingt-deux minutes. C'est le feu cette fois qui grésille à l'orée, palpite en bouquets d'étincelles. L'orgue réapparaît, plus puissant encore, sombre et rutilant dans sa comète de drones tournoyants comme des vrilles insistantes, têtues. Il veut nous envahir, s'installer. Des cloches ou bols chantants se font entendre de moment en moment : musique cérémoniale, véritable lévitation prolongée. Les drones constellés de fines sonneries aigues se balancent doucement dans nos oreilles sur un fond de poussières discrètement crachotantes. Cette musique récuse la virtuosité : simple, austère, minimale, ne viserait-elle rien moins qu'à l'extinction de la conscience et, tout en s'approchant extatiquement du point obscur de la disparition, l'abolition de toute vanité ? L'orage se rapproche, gronde par intervalles : pour quels déchaînements une fois passé le rappel final des bruits extérieurs et ce point ultime mis par le silence ?

----------------

Paru en janvier 2012 sur le label Silentes / 4 titres / 41' environ

Pour aller plus loin

- le site du duo

- album en écoute et en téléchargement libre sur bandcamp :

 

( Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 24 mai 2021)

Rédigé par Dionys

Publié dans #Musiques Ambiantes - Électroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :