Marconi Union / iTALtEK : deux voies de l'électronique britannique.

Publié le 19 Septembre 2008

Marconi Union / iTALtEK : deux voies de l'électronique britannique.
    Après vous avoir présenté deux compositeurs américains radicaux de musique électronique, je vous propose deux anglais plus facilement écoutables. Marconi Union est un duo réunissant Richard Talbot et Jamie Crossley, qui se sont rencontrés à Manchester où ils travaillaient dans un magasin de disques. Comme Richard écrivait de longues pièces de musique ambiante très minimale, Jamie  eut l'idée d'ajouter une instrumentation, et la collaboration déboucha plus de dix-huit mois plus tard sur un premier album, Under Wires and Searchlights, paru en 2003  sur un petit label  indépendant, Ochre Records. Encouragés par le succès d'estime obtenu, ils signent en 2005 sur un label plus prestigieux, All Saints Records, label né en 1991  pour prendre le relais d' Opal   fondé par Brian Eno. Outre Brian, son frère Roger Eno, Jon Hassell et Harold Budd appartiennent à cette écurie des grands compositeurs de la musique ambiante. Une chance donc pour le duo, qui s'inscrit en effet sans heurt dans le catalogue. La musique est moelleuse, distille une mélancolie voilée. Les mélodies se déploient dans une apesanteur prolongée d'échos où guitare et claviers se font discrètement incantatoires par leur jeu très minimal, les boucles étirées. Rien de fracassant, bien sûr, mais un disque fort bien conçu, idéal pour se relaxer, rêver... Ils viennent de sortir un nouveau disque, A Lost Connection, disponible sur leur site. Il n'est pas étonnant de trouver parmi leurs amis Loscil (cf. article du 26 octobre 2007), dont je trouve d'ailleurs la musique plus élaborée et au final plus originale.
Paru en 2005 chez Hannibal Records - All Saints / 7 plages / 41 minutes environ
Marconi Union / iTALtEK : deux voies de l'électronique britannique.

   iTALtEK, alias Alan Myson de Brighton, explore d'autres directions, plus risquées. Si l'album  Cyclical, paru en mai de cette année chez Planet Mu Records, est plus inégal que le précédent, il est plus dépaysant, plus fort. Le premier titre éponyme donne le ton avec un dub frémissant, parcouru  de  déchirements synthétiques : un véritable choc, une splendide ouverture, qui annonce un créateur exigeant, personnel. On s'enfonce dans une musique abstraite, désincarnée avec pINS, le titre suivant , avant de revenir avec wHITEmARK à des mélodies caricaturées, lointaines. bLOODLINE  développe des rafales sombres dans un désert carbonisé, ambiance angoissante garantie. Avec tOKYOfREEZE, c'est une deuxième surprise, un morceau tout simplement envoûtant , implacable dans son économie rythmique et son éternel retour de cellules synthétiques. Morceau presque pastoral, sTILLsHORES, agrémenté de cloches, relâche la tension. vERSUS alterne rythmes dub et mystérieuses intrusions de claviers lointains. Sans doute un disque pour insomniaques, plus lyrique qu'il n'en a l'air, comme on peut l'entendre dans le dernier titre, dEEPpOOLS. A suivre.

Paru en 2008 chez Planet Mu / 11 plages / 55 minutes environ
Pour aller plus loin :
- écouter
Marconi Union.
-écouter
iTALtEK. Sur le site de Planet Mu, on peut écouter et télécharger des MP3 de Cyclical.

- album en écoute et en vente sur bandcamp :

(Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 12 novembre 2020)

Rédigé par Dionys

Publié dans #Musiques Électroniques etc...

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