Publié le 23 Décembre 2012
Le duo morlaisien Revo revient avec un batteur en renfort pour son second album In Vacuum, quatre ans après leur très bon premier opus, Artefacts. Moins de machines, la batterie très présente, l'album est résolument plus rock, plus instrumental encore.
Meph. - Impeccable pour une fin d'année bourrée d'énergie. De quoi galvaniser tes lecteurs endormis par tes musiques molles...
Dio. - Fielleux ! Tu n'en penses rien, monsieur le très noir. Là où tu touches juste, pourtant, c'est que l'album répond à un besoin, chez moi en tout cas. Beaucoup de disques de post-rock - je ne parle même pas de ceux qui se réclament du rock, aujourd'hui une musique d'un conformisme trop souvent confondant - note bien ma prudence, jamais de généralités - me tombent des oreilles, même des groupes connus comme Sigur Ros. Or, avec Revo, on est me semble-t-il juste entre post-rock et rock, à un point d'équilibre qui donne au disque sa force, son homogénéité. Rien en trop, rien de trop attendu : certes, pas non plus de total inconnu, mais des titres nets, sans graisse, efficace.
Meph. - Du concentré, qui tape bien, puissant sans être lourd, car ça lorgne aussi vers le hard rock. Le trio, un quatuor en concert avec un bassiste en plus, doit être redoutable. Leur univers est tout en flambées aérées par de brefs moments plus rêveurs, les titres compris entre une minute et une seconde et six minutes vingt-sept, pour être précis. C'est un format en pleine adéquation avec leur propos, réorienté vers une évidente musicalité. Un disque moins glacé, plus humain.
Dio. - J'aime beaucoup leur pochette : des condensateurs géants (?) emprisonnant des immeubles, des tours, comme s'ils captaient l'énergie de cette population enfermée, qu'ils la mettaient en circulation. Une énergie saine, que l'on sent bonne, traversée de fines nervures comme dans "Hunt", du beau rock bien fini commencé pourtant comme une incantation fantomale.
Meph. - "Verse of agony", d'une veine un soupçon plus noire et en même temps plus atmosphérique, est aussi impeccable avec son entrée à l'harmonium, sa progression post-rock et sa retombée toute en résonances. Et "Belly", plus ravageur après un début tremblé étonnant.
Dio. - Bref, un virage réussi, un disque réjouissant, qui sait surprendre par des moments quasiment orchestraux, un réel sens du ciselé. Et qui vient de nous permettre d'entrer dans le nouveau cycle, après la fin d'un monde...déjà samedi 22 décembre, 0h02 !!!
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Paru en décembre 2012 chez Offoron Records / 10 titres / 40 minutes
Pour aller plus loin
- album en écoute et en vente sur bandcamp :
( Nouvelle mise en page + ajout d'illustrations visuelles et sonores le 25 mai 2021)