Gong Gong : Facéties et bonheurs de l'électro inventive.

Publié le 21 Mars 2008

Gong Gong : Facéties et bonheurs de l'électro inventive.
   Quand on cherche Gong Gong, on trouve aussi Gong, qui ne figure pas dans les références affichées de ce duo électro. Thomas Baudrillier et Jean-Christophe Baudoin construisent en tout cas avec leur échantillonneurs, machines, basse, contrebasse et percussions, un univers fantaisiste et facétieux qui n'est pas sans évoquer celui du groupe de David Aellen : morceaux joyeusement débridés, collages improbables, mystérieuses envolées réjouissent l'auditeur. Une délicieuse fraîcheur émane du premier titre, Beatle fish, pourtant construit sur un rythme hypnotique : c'est que nos deux compères y entrelacent une voix féminine échantillonnée, sensuelle, avec des clapotements aquatiques et des sortes de gloussements. Le second titre, Pinocchio, se présente comme une danse pour marionnettes combinant micro-frénésies peuplées de voix distordues, narquoises, et esquisses presqu'élégiaques, down-tempo : un bonheur ! Le titre suivant, To anything different, commence de manière très reggae, continue dans une ambiance expérimentale, avec par intervalles le jeu cristallin des claviers en fond. Coline, le titre quatre, est une merveille que ne renierait pas Massive Attack : voix ouatées et étirées, claviers planants pour une majestueuse pavane intergalactique, le duo joue dans la cour des grands, qu'on se le dise ! Si le titre cinq, Witch box, souffre d'une surdose de collages et de bidules sonores peu convaincants, tandis que le huit, Ladies & rabbits est gâché par de fastidieuses répétitions, l'album réserve encore de belles surprises. Le six, Caravane, est loufoque et réjouissant dans son exubérance dansante. Le titre éponyme, Mary's spring, balade lancinante autour d'un dialogue entre personnages de science-fiction, a une délicatesse étrange, un fort pouvoir de dépaysement grâce à une écriture concise des textures électroniques.  A pas feutrés , le titre neuf, nous entraîne dans une ronde insidieuse ralentie par une torpeur sourde tapissée de voix étranges. Le morceau suivant, June, moins abouti, sonne comme de l'électro-dub-jazzy et vaguement oriental (ouf !), mais l'album se termine sur le très joli Birds in books, inventant un flamenco répétitif, guitare acoustique et claquements de mains au rendez-vous, égayé par les interventions moqueuses d'un drôle d'oiseau. Si vous avez bien suivi l'itinéraire, trois titres évitables, et huit pour échapper à la sinistrose ambiante : l'électro, facilement désincarnée quand elle prend la technologie trop au sérieux, s'humanise ici, irriguée par une verve constante et une sensibilité plus subtile qu'il n'y paraît.
- le site de
Gong Gong.
 

Rédigé par Dionys

Publié dans #Musiques Électroniques etc...

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