Depth Affect : Hero crisis + Revo : Artefacts = Haro sur le marasme !

Publié le 29 Mai 2008

Depth Affect : Hero crisis + Revo : Artefacts = Haro sur le marasme !
   Tout est gris, sent la poussière. Les moulins n'ont plus d'ailes tandis que la courbe de votre salaire ressemble à une morne plaine en voie de tassement insidieux. Il est donc temps d'écouter le second album des nantais de Depth Affect, Hero crisis, emprunt d'une belle nonchalance alanguie, rap à la RZA sur l'excellent Street level, ritournelles électro farcies de voix échantillonnées, morceaux à danser très doux jusqu'à tomber dans les bras de la nuit. Rien de très nouveau, c'est sans prétention, on trouve d'abord la musique convenue, mais on se laisse prendre, on oublie le gris parce qu'on est gris entre amis qui ne font pas de manières.
  
Paru chez Autres directions en 2008 / 12 plages / 45 minutes environ
Depth Affect : Hero crisis + Revo : Artefacts = Haro sur le marasme !

  Avec le duo morlaisien Revo, l'énergie est là, farouche et acérée, qui vous saisit : douze instrumentaux d'une électro implacable, parsemée sur quelques titres de souvenirs humains tronçonnés, répétés, soupirs, rires ou chœurs éthérés et désincarnés, comme sur le premier, Mcmlxxx, ou sur le quatrième, Adversaire. Entre musique expérimentale abstraite et hard-rock, machines et guitare construisent un univers à la majesté ravagée. Ce premier album est impressionnant de maîtrise ! S'il peut faire songer au terrifiant Duck and Cover des Suisses de Reverse Engineering, il est heureusement moins glacial, plus varié aussi. Evil raid, le titre 3, est exemplaire d'un style de composition stratifiée, à l'image de l'étonnante couverture, qui joue sur les fractures pour nous propulser ailleurs. Je suis de plus en plus séduit par ce disque qui m'avait d'abord interpellé par deux ou trois titres, et que je trouve après plusieurs écoutes décidément fort et plus original qu'il ne paraît, et en tout cas  meilleur que bien des disques récents de groupes anglo-saxons, - Portishead et quelques autres mis à part. Le label Jarring Effects devient incontournable, offrant à la scène électro française une production impeccable, un son  fouillé en profondeur.
Paru chez Jarring Effects en 2008 / 12 plages / 50 minutes environ

Rédigé par Dionys

Publié dans #Pop-rock - dub et chansons alentours

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